Présentation
Commune créée le 1er janvier 1974 par la fusion des trois
communes de Villieu, Loyes et Mollon. 1512
habitants en 1975, 1801 en 1982, 2431 au recensement de 1999. Superficie : 1591
hectares.
L'ensemble atteignait 1076 habitants en 1968, 1486 en 1841 (maximum), 1303 en
1806 et 1227 en 1786. Mollon était une commune
depuis la Révolution, Loyes a perdu son hameau de Villieu devenu commune à part
entière le 4 octobre 1897. Il a fallu les exigences du monde contemporain pour
voir naître la nouvelle communauté tricéphale.
…Sous son visage actuel, la commune est limitée au nord par Châtillon-la-Palud, à l'est par la rivière d'Ain jusqu'au sud du pont de Chazey, au sud et à l'est par Meximieux, au nord-ouest par Rignieux-le-Franc et Crans. Le territoire comprend une bande assez étroite du plateau dombiste en bordure de la Côtière avec des altitudes de 290-300 mètres, les pentes de la Côtière et la plaine alluviale sur la rive droite de l'Ain. C'est d'ailleurs à la lisière de ce plat pays, au bas de la côtière que passe la route Nationale 84 A et un moment la voie ferrée Lyon et Amberieu avant de franchir la rivière au viaduc de Villieu. A l'ouest de la commune court la Nationale 84 entre Meximieux et le pont de Chazey. L'autoroute A 42 franchi l'Ain un peu en aval du pont routier plusieurs fois refait.
Trois églises, trois seigneuries
…Villieu fut une paroisse sous le vocable de Saint-Pierre. L'abbaye de
Saint-Rambert (en Bugey) y avait déjà au XII° siècle un prieure dont le prieur
nommait le curé du lieu (confirmation en 1191 par le pape Célestin III). En
1515, église et paroisse furent unies au chapitre de Meximieux. Villieu relevait
des sires de Thoire-et-Villars au XIV° siècle, simple dépendance de la baronnie
de Loyes.
…Loyes, site perché (265 m contre 224 à Villieu), était séparée de Villieu par
le cours sinueux de la Toison, torrent descendant du plateau dombiste. Assez
curieusement, l'église Sainte-Madeleine, simple chapelle rurale du début, fut
érigée en église paroissiale, annexe de Villieu, sous le vocable de
Saint-Blaise, après le XII° siècle. L'abbaye de Saint-Rambert avait le droit de
nomination à la cure. Elle semble l'avoir conservé malgré l'importance foncière
dans la paroisse du chapitre de Saint-Paul.
…Au XIII° siècle, existait encore à Loyes un ancien hôpital qui aurait joué un
moment le rôle de maladrerie. Il est vrai que Loyes était un très ancien lieu de
passage du fait de son port très actif acquis (sur l'autre rive) des sires de
Thoire-et-Villars en 1315 par les religieux cisterciens de Chassagne. Les
denrées venues de Dombes (en particulier pour le chapitre de Saint-Paul) y
étaient embarquées sur l'Ain et via le Rhône dirigées sur Lyon. Cela explique
aussi l'importance aux XV° et XVI° siècles, du marche du mercredi et des foires
annuelles, fruit de la sollicitude des ducs de Savoie.
…Si, religieusement, Loyes dépendait de Villieu, féodalement les seigneurs de
Loyes dominaient Villieu. Les gentilshommes du nom de Loyes semblent avoir
possédé la seigneurie de l'origine, mais déjà en 1145 le château appartenait à
Etienne II, le dernier sire de Villars.
…Assez curieusement, le premier Thoire-et-Villars, peu argenté, engagea ce
château aux Beaujeu qui le cédèrent un moment à une branche de la famille de la
Palud. Récupéré par les Thoire-et-Villars au XIV° siècle, il passa aux
souverains savoyards. Suivant le sort de la seigneurie de Villars, le fief de
Loyes fut inféodé aux Lévis de Lautrec, puis à René bâtard de Savoie, Melchior
des Prés et enfin les La Baume de Suze. En 1666, Pierre Perrachon comte de Varax,
acquit Villars et Loyes. Son fils revendit Loyes en 1710 à la famille Dervieux
de Villieu.
…Il y avait à Loyes divers fiefs secondaires relevant de la sirerie de Villars :
Berlion au début du XII° siècle, Fétans et la Pie aux abords de Saint-Eloi.
…Mollon constituait une paroisse sous le vocable de
Saint Vincent : l'abbé d'Ambronay nommait à la cure. D'ailleurs les moines d'Ambronay
possédaient à Mollon un très ancien prieure au
titre de leurs possessions patrimoniales. Par la suite, ce prieuré fut réduit au
rang de doyenné. Les abbés de Chassagne avaient aussi, du fait que Villieu était
dans leur périmètre des droits et des fonds importants.
…La seigneurie :
Il y eut anciennement, au moins au XII° siècle des sires de Mollon, à qui succédèrent au XIII° siècle les seigneurs de La Palud, ce qui explique l'appartenance ultérieure de Mollon à la baronnie de Châtillon-la-Palud.
Monuments et sites
…Les trois églises, lourde charge pour une paroisse, mériteraient
assurément une restauration qui permettrait la mise en valeur des restes des
édifices anciens souvent noyés dans les aménagements successifs. Toutes trois,
comme les églises de l'Ain dans leur immense majorité, ont perdu leurs clochers
originels remplaces, après le concordat de 1801 par des constructions modernes.
…L'église de Loyes incendiée au XIX° siècle, puis refaite, possède un bas relief
acheté par Henry Badoin ainsi qu'une statue polychrome provenant de l'abbaye de
Chassagne (cf. ouvrage du Chanoine Bruyère sur la commune). A Villieu comme à
Mollon, s'il n'y a pas eu à déplorer semblable calamite, les édifices
paroissiaux, qui ont subi au long des siècles diverses réparations,
soigneusement crépis, badigeonnés, reprendraient vie avec décapage et
restauration.
…Le château de Fétans passe pour avoir hébergé Henri IV lors d'un de ses
voyages. L'ancien château de Loyes du XVIIIème siècle est resté intact, seuls
modifications datant du XIXè sont la reconstruction des communs, le remplacement
des hautes toitures en toitures plates suite à un incendie à la révolution, et
la contruction des remparts néogothiques sur de vieux vestiges anciens. Il reste
un certain nombre de maisons du vieux quartier, en particulier une certaine rue
de la Bombarde.
…De même, il subsiste à Villieu des maisons anciennes avec des jambages de
pierre et de vieilles fenêtres.
…Les bords de l'Ain constituent un site très visité, en particulier les vastes
prairies qui, à Villieu, longent la rive droite entre la halte SNCF, et le Pont
de Chazey. On s'y baigne, on y campe, on y bivouaque, à la belle saison. Le
petit hameau du Pont de Chazey avec ses deux restaurants et son garage est un
point d'accueil touristique; les autres hôtels et restaurants des trois communes
regroupées contribuent avec les divers magasins et commerces de détail a donner
à la vie locale un élément de stabilité s'ajoutant a une agriculture qui demeure
une activité permanente. Il y a toujours eu à Villieu une tradition des métiers
du fer, représentée de nos jours par la fonderie des établissements Thomson.